lundi 8 avril 2013

L'affaire Cahuzac: réaction de Cédric Grunenwald, secrétaire de la section Pierre BEREGOVOY, Paris 14.


L’affaire Cahuzac suscite un choc profond dans le pays. Chez nous aussi, militants socialistes, elle nourrit une légitime indignation : comment accepter que celui qui fut, sous la droite, président de la Commission des Finances de l’Assemblé nationale, puis, sous la gauche, Ministre délégué au Budget, ait pu détenir frauduleusement des avoirs dissimulés hors de nos frontières ?
 Le moment est grave, la perte de confiance sérieuse, le défi difficile à surmonter pour nous et pour notre gouvernement.
 Devons-nous pour autant nous résoudre à hurler avec les loups ? Avec ceux qui exigent la tête du ministre de l’Économie, du Premier ministre, du président de la République ? Avec ceux qui réclament rien moins que la dissolution de l’Assemblée ? Devons-nous rejoindre la horde de ceux pour qui la politique se résumerait au slogan « tous pourris » ?
 Pouvons-nous accepter que ceux qui, il y a une semaine à peine, convenaient que la présomption d’innocence était un principe fondamental, reprochent aujourd’hui au gouvernement de ne pas avoir viré Cahuzac dès la sortie du premier article le mettant en cause, qui n’était en aucune façon une preuve judiciaire ? Pouvons-nous accepter des leçons de la part de ceux qui trouvaient normal que, de façon tout à fait publique, leur propre ministre du Budget – un certain Éric Woerth – soit en même temps trésorier de l’UMP, et qui nous reprochent d’avoir ignoré que, de façon clandestine cette fois, son lointain successeur ait eu des comportements délictueux ? Pouvons-nous supporter de voir notre gouvernement mis en accusation, alors que ce n’est pas ce gouvernement-là, mais le précédent, qui a fait rechercher par la police les sources de journalistes dont les enquêtes le gênaient, et a entravé les démarches de la Justice quand elles le menaçaient ? Pouvons-nous supporter les leçons de morale d’un Jean-François Coppé que son adversaire à la tête de l’UMP, François Fillon, accusait d’avoir pratiqué « des fraudes à l’échelle industrielle » ?
 Oui, aussi douloureux que soit cet épisode, nous ne pouvons pas le laisser nous décourager, nous dévier de nos convictions, de nos combats, de nos valeurs. Nous ne pouvons pas non plus laisser d’autres – à droite et aux extrêmes – l’exploiter avec cynisme pour espérer tirer les marrons du feu.
C’est quand les choses sont difficiles qu’il faut savoir tenir bon.
Amitiés
Cédric Grunenwald
secrétaire de section

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